🎲 Plasticine - Zelda Ocarina of Time

Point besoin de Chant du Temps pour vous, mes mots suffiront ! Nous sommes le 11 décembre 1998, Laam trône fièrement en tête du top 50 et votre serviteur fête dignement ses 11 ans. Avec mes quelques rubis reçus en étrennes, je m’achète ce qui se révélera plus tard être une claque, une sortie de l’âge sombre pour ma petite personne. (Car je ne vais pas y aller par quatre chemins, si je suis devenu « geek », c’est grâce à ce jeu). Plus qu’un jeu, OoT est une fable qui prend un malin plaisir à jouer avec vous et vos émotions. Tout ceux qui ont un jour eu la chance d’utiliser le pad devant ce jeu ont ressenti ces frissons en y jouant. Et plus qu’une réelle évolution narrative et émotionnelle dans le jeu vidéo, OoT est une véritable révolution technologique et marque un passage époustouflant de la série Zelda vers la 3D. cette dernière étant d’ailleurs partie intégrante de la jouabilité et pas juste un coup de peinture pour faire plus moderne. Le moteur graphique a d’ailleurs nécessité plus de 2 ans de travail occasionnant de nombreux retards.


Le jeu débute dans le village Kokiri qui se trouve dans la forêt du Royaume d’Hyrule. Une fée, nommée Navi, réveille Link, le héros du jeu, d’un terrifiant cauchemar. Il s’y retrouvait face à un homme montant à cheval nommé Ganondorf en train de chasser la princesse Zelda escortée à cheval par Impa, sa nourrice. Navi informe Link que le vénérable Arbre Mojo, gardien ancestral du village Kokiri, a besoin de lui parler. Cet Arbre a en effet été maudit et se trouve sur le point de mourir. Il demande à Link de briser la malédiction et lui explique que l’auteur est un homme malfaisant venu du désert et qui cherche à conquérir la terre d’Hyrule. L’Arbre Mojo affirme que la destinée de Link est d’arrêter cet homme et lui donne, juste avant de mourir, la pierre de la forêt, l’Émeraude Kokiri. Link est alors envoyé au Château d’Hyrule afin de trouver la Princesse de la Destinée, Zelda.



Hylian don’t need to jump !

Je parlais plus haut du moteur du jeu et de son utilité. Ce point doit vraiment être souligné tant le passage vers la 3D a été fait avec brio. Il faut savoir que la série des Zelda avant OoT était exclusivement en 2D. Quand l’heure de la 3D arriva, il a fallu aux équipes de développement de repenser entièrement la mécanique du jeu pour ne pas perdre le public. Effectivement, adapter un jeu où les énigmes sont une partie intégrante du gameplay est plus difficile que de faire ça pour un jeu où l’on doit sauter simplement sur les ennemis. La dimension supplémentaire a permis d’offrir une verticalité aux énigmes, fini donc de simplement pousser des blocs vers des interrupteurs. Les combats profitent également de ce nouvel aspect technique. Ils y gagnent grandement en dynamisme (malgré une caméra des fois un peu rebelle).

Les énigmes n’ont pas été les seules à profiter de cette nouvelle dimension. Link est un véritable plaisir à contrôler et il est même triste de constater que presque 20 ans après, des jeux récents n’arrivent pas à ce résultat. Que cela soit dans n’importe quelles situations, notre petit (ou grand) héros est habile et fait exactement ce qu’on cherche à faire (malgré l’absence surprenante d’un bouton de saut, ceux-ci se faisant automatiquement).



HEY ! LOOK !

Si Ocarina of Time est encore une référence à l’heure actuelle, c’est également grâce à sa direction artistique. Tous les lieux et les personnages disposent d’un design aux petits oignons. Le Lac Hylia et son concours de pêche, les Bois Perdus ou même le village Cocorico et son moulin : si vous avez joué à OoT, je suis prêt à parier 100 rubis que les lieux que je viens de citer vous sont apparus directement en tête. Il s’agit d’une preuve que ce jeu a marqué durablement les esprits des joueurs de par sa réalisation et son identité.

Un beau décor n’est évidemment rien sans personnages intéressants pour l’animer. Chaque protagoniste ayant un look et une personnalité bien particulière, il est difficile d’en souligner un qui ressort plus que les autres. (J’avoue avoir un faible pour le marathonien). Et même si tous les personnages rencontrés ne sont pas primordiaux pour la quête principale, chaque rencontre vous laissera un petit quelque chose à la fin du jeu.



LISTEN !

Parler d’Ocarina of Time me donne la possibilité de parler d’une des composantes du jeu vidéo que j’apprécie le plus, la musique. Bien souvent, elle est juste là pour conditionner une ambiance ou encore souligner une tension (un combat contre un boss par exemple). Une des grosses particularités d‘OoT est justement l’omniprésence de la musique et son ancrage dans le gameplay. Très peu de jeux étaient arrivés (à l’époque du moins) à combiner de façon si intelligente mécanique de jeu et son. L’ocarina donné dans le jeu est un vrai instrument de musique de 5 notes et en jouer a des incidences sur le jeu et son histoire. Chose également à souligner, l’utilisation n’est pas scriptée. Libre à vous donc de sortir votre instrument (en tout bien tout honneur bien entendu) et de vous adonner au plaisir du quatrième art en toute quiétude. Non seulement, le plaisir était immédiat mais le petit bonus est que le joueur avait une incidence sur l’environnement. Vous voulez aller vous griller quelques marshmallows dans le Cratère du Péril ? Pas de souci, jouez le Bolero du Feu et vous y serez en quelques secondes. Marre de ces zombies un peu lourdingues de la Plaine d’Hyrule ? Faites le Chant du Soleil et les rayons du soleil que vous réveillerez les réduiront en poussière. Et comment parler de la musique d’OoT sans mentionner le travail absolument magistral de Koji Kondo. Compositeur attitré des premiers jeux Zelda, Kondo offre ici des réinstrumentalisations de grande qualité des musiques des premiers jeux Zelda sortis.


The flow of time…

Un autre point important du jeu, et qui a souvent été plébiscité par les joueurs, est la notion de temps qui s’écoule. Il s’agit effectivement d’un des premiers jeux où on note la présence d’un cycle jour/nuit. Sans être primordial, ce cycle ajoutera des petites subtilités au gameplay. Si vous vous baladez de nuit dans les plaines, vous vous ferez attaquer par des monstres, les magasins seront fermés et certaines interactions avec les PNJs seront différentes qu’en journée.

De plus, le scénario prenant part dans deux périodes (enfance et adolescence) de la vie de Link, le jeu nous offre deux environnements de jeux différents. Le premier, plus joyeux, est celui de l’enfance. Link peut utiliser un lance-pierre et on traque les cocottes. Le second, plus sombre, est celui de l’adolescence. On y incarne ici Link mais âgé de sept années de plus. Fini donc l’innocent lance-pierre et place à l’arc à flèches et les cocottes sont remplacés par des fantômes. Le fait de grandir avec le héros est novateur, il faut à chaque fois se réhabituer à son personnage et à l’époque. Ces multiples voyages entre passé et présent (ou présent et futur) casse donc totalement la linéarité du jeu.


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