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Profil - Le restaurant de l'amour retrouvé

Posté par Machin le 27/03/2023 pour le secteur LIRE
🌍 Article public ⸱ 84 lecteurs récemment



[Épitomé]

Une jeune femme de vingt-cinq ans perd la voix à la suite d’un chagrin d’amour, revient malgré elle chez sa mère, figure fantasque vivant avec un cochon apprivoisé, et découvre ses dons insoupçonnés dans l’art de rendre les gens heureux en cuisinant pour eux des plats médités et préparés comme une prière.
Rinco cueille des grenades juchée sur un arbre, visite un champ de navets enfouis sous la neige, et invente pour ses convives des plats uniques qui se préparent et se dégustent dans la lenteur en réveillant leurs émotions enfouies.
Un livre lumineux sur le partage et le don, à savourer comme la cuisine de la jeune Rinco, dont l’épice secrète est l’amour.


[Avis]

La lecture de ce bouquin fut un moment teinté de douceur parce que c’est beau, c’est lumineux, c’est plein de grâce, de bonté, de beauté dans un monde qui ne tourne plus rond. Tout comme Rinco qui cuisine lentement et avec amour, j’ai lu ce roman avec lenteur. Cette histoire est une histoire que l’on lit morceau par morceau tout comme on savoure un mets délicieux ou un thé blanc aux arômes délicats.
On lit ce livre comme on regarde un escargot passer devant soi, avec conscience et présence ; ce sont encore deux adjectifs que je vais ajouter pour parler du livre enfin de son contenu, même si l’image est aussi jolie que le contenu.

On y retrouve des ingrédients qui font que le livre prend, il cuit petit à petit avec conscience. Le personnage de Rinco est particulièrement attachant, car elle représente la bienveillance : faire les choses avec amour pour les autres. Les notions de simplicité font que cela marche, tout est fait avec conscience, la magie est là, dans la sensation, dans les saveurs, les odeurs, l’amour prend différentes formes et au fond, tout cet amour transforme les autres. C’est beau, cela pourrait être perçu comme complètement « bisounours » ou naïf pour ceux qui sont blasés ou aigris, mais ce livre a quelque chose de magique. Peut-être que tout cela se passe dans la coquille de l’escargot. Généralement, les sentiments dans la littérature sont souvent pleins de pudeur. Ici, il y a quelque chose de différent, de plus manifesté.

La cuisine sert de thérapie, en se soignant elle-même Rinko soigne les maux des autres, l’amour perdu, l’amour retrouvé, l’amour inconnu. L’amour qui fut et qui prend différentes formes comme l’affection pour sa grand-mère, dont l’héritage ajoute à ces petits doigts de fée culinaire, une pincée de sel. L’ensemble du livre se lit comme une partition musicale qui éveillera les sentiments et fera fondre la glace. Un livre où la mélodie s’entend à travers les mots. Bref, j’ai vraiment aimé ce roman.

[Citations]

Dehors, la nuit tombait déjà. Le ciel était couleur de flamant rose. L’image du visage de mes deux convives, plein plus serein qu’à leur arrivée a longtemps flotté à la surface de mon cœur comme une jolie tâche de couleur.

Si tu cuisines en étant triste ou énervée, le goût ou la présentation en pâtissent forcément. Quand tu prépares à manger, pense toujours à quelque chose d’agréable, il faut cuisiner dans la joie et la sérénité.

L’amour n’a pas besoin d’artifices, alors j’ai simplement ajouté une pincée de sel.

Il me suffisait de sentir une odeur proche de celle des épices qui imprégnaient sa peau pour que, comme le chien de Pavlov, les larmes me montent aux yeux.

Je m’abandonnais à de doux rêves, aussi sucrés qu’un lassi à la mangue.

le coucher de soleil était magnifique. C’était comme si la Terre entière avait été plongée dans un pot de miel géant.

Il y a ce qui a disparu pour toujours.
Mais qui, néanmoins, demeure éternellement.
Et puis il y aussi, si on cherche avec ténacité, tout ce qu’on peut conquérir, toutes ces choses qui nous attendent.

[Références]

Le restaurant de l’amour retrouvé. Ogawa Ito. Traduit par . Littérature japonaise. Édition Philippe Picquier. 2013. 254 pages. ISBN : 9782809710724. Prix : 8 euros.

[Crédit photo]
© Librel.

3 commentaires
Chose
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Ça a l’air poétique :-)
Chose
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J'ai adoré lire le résumé et les citations, effectivement très empreints de poésie. Donc, si le livre y ressemble, voilà qui me semble bien engagé.
Brol
()
C'est ce roman qui m'a fait découvrir Ito Ogawa. A ne pas confondre avec Yokô Ogawa. Elles n'ont pas de liens de parenté. Un livre qui m'aura subjugué. Sur les six livres actuellement publiés et traduits, il n'y a que la République du bonheur que je n'ai pas encore lu. Cela ne saurait tarder.
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