Et si Harry Potter était une œuvre alchimique
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Lors d’une interview en 2003 sur la conception des œuvres dont la célébrité n’est plus à discuter, J.K. Rowling confia que son étude des ouvrages alchimiques fut une phase importante dans son travail dramaturgique.
Si "l’alchimie" est bien entendu liée à ce qui sera la "chimie", un double sens de compréhension, souvent codé et caché, reste intimement lié.
De "La Pierre Philosophale" (dont l’allusion est assez évidente, la pierre philosophale étant la quête ultime de l’alchimiste) aux Reliques de la Mort, en passant par la Prison d’Azkaban (sans passer par la case Départ, vous ne touchez pas les $200), est-il possible d’y trouver des codes et des allusions à cet(te) science-art mélangeant le symbolisme et le scientisme ?
C’est en tout cas une grille de lecture qui nous a été proposée par Jean Pierre Quentin Bieck et que je m’en viens vous narrer ici.
La transmission écrite ne date pas d’aujourd’hui.
Il est vrai.
Avec l’arrivée de l’écriture (qui est toute jeune sur chronologie Terrestre : à peine il y a 5.000ans), la transmission de savoir par l’oral fut de plus en plus abandonné.
Et de fait, le Savoir pouvant se répandre au delà de la communauté qui le transmet et bien plus rapidement, un autre problème apparut : comment transmettre des secrets ou des enseignements initiatiques, permettre à des profanes de comprendre par eux-mêmes, lors d’un cheminement personnel, alors que l’écriture vient rendre dogmatique et fige ce qui appartient au Mouvement et à l’Évolution (interne ou externe) ?
C’est bien là la seconde partie du travail de l’alchimiste : rendre symbolique ce qui est concret. Donner à croire que l’accessible est inaccessible.
Et rendre difficilement accessible ce qui ne devrait pas l’être.
En quoi consiste cette "quête", que l’on nommera ici "Grand Œuvre" ?
Existe-t-il une pierre "magique", philosophale, nous permettant de transformer le plomb en or ?
Si une nature et un imaginaire magique peuvent y être posés pour celles et ceux qui regardent en surface, c’est en réalité un acte concret qui se cache derrière cela : trouver en soi-même ce qui nous permettra de purifier notre esprit et de passer de simple profane terre-à-terre (le plomb) en un être pur, précieux et élevé spirituellement (l’or).
Évident ?
Pas vraiment.
Commençons par rappeler les Quatre grandes épreuves initiatiques, liées aux Éléments et surtout à ce qui appartient au Monde Matériel ("Cette Dame y est" pour m’auto-citer) :
* la terre (putréfaction) ;
* l’eau (purification) ;
* l’air (spiritualisation) ;
* le feu (transformation)
Mais à ce stade, il ne s’agit que du début.
Lavé et nettoyé de ce qui relève du Monde Matériel, il nous faut pénétrer dans le Monde Spirituel afin d’accomplir cet ouvrage.
Restent alors 3 grandes étapes à réaliser :
* l’œuvre noir (la dissolution)
* l’œuvre blanc (le dépouillement)
* l’œuvre rouge (la coagulation).
Maintenant que ces 7 étapes sont resituées (7 étapes... 7 livres... vous sentez venir le truc ?), comment cela peut-il se retrouver dans ces romans pour ado écrits par une anglaise inconnue ayant essuyé plusieurs échecs avant d’être publiée ?
I. Harry Potter et La Pierre Philosophale
° 4 Privet Drive, dans le placard, sous l’escalier.
Vous souvenez-vous de l’endroit où vit Harry ?
Et je ne parle pas de son adresse. Mais du lieu où il passe son temps : dans le placard, sous l’escalier.
En Symbolisme "l’escalier" est ce qui permet de s’élever spirituellement.
Qui d’autres que des Moldus pour cacher un sorcier en dessous, l’empêchant symboliquement de s’élever vers sa condition innée : celle d’être un puissant mage pur et juste.
Maltraité et oppressé par son cousin qui possède à lui seul la quasi totalité des 7 Pêchés Capitaux (nous enlèverons la luxure par respect pour l’âge du personnage et que je n’ai pas envie de savoir ce qu’il se passe dans sa chambre), il est une représentation concrète de ce qui empêche l’Humain de se révéler à lui-même.
° Aie confiance !
Une vie de misère pour ce garçon ne connaissant encore rien de son passé. Jusqu’à ce qu’une visite au zoo change tout.
Si c’est la lettre de Poudlard (enfin LES lettres) qui prouve à Harry que son destin est plus grand que lui, c’est bien la rencontre avec le serpent qui sera le 1er élément "surnaturel" de cette longue histoire. Et de même, en Symbolisme le serpent représente le début d’une quête initiatique (auquel il faudra céder... ou pas... Adam et Eve en sont une preuve, le Serpent leur livre le fruit de la Connaissance, interdit par Dieu).
° Être ou Par-être ?
Sorti de sa pauvre condition par Hagrid, Harry se retrouve emmené sur le Chemin de Traverse et y découvre par la même occasion ce que sa famille lui a légué : une immense fortune en or et un nom qui fait taire les piliers de comptoir.
Un article, il y a peu, donnait la définition d’ "ésotérisme", mais pas de son contraire pourtant lié : exoterisme.
Si l’ésoterisme, du grec esoteros : interieur, se concentre sur ce qu’il y a en nous, au delà du visible, l’éxoterisme, du grec exotericos : extérieur, ne laisse place qu’à la richesse externe, à ce qui est visible de tous, des apparences.
Une autre anecdote ? Harry achète la totalité du chariot de bonbon et "profite" de son nom ET de sa richesse.
Si vous vous souvenez de vos 1eres impressions en découvrant vous aussi le coffre d’Harry, remplit de pièce d’or brillantes et scintillantes.
Quelle belle richesse exotérique.
Et pourtant, alors qu’il doit s’agir du coffre le plus rempli de trésor de Gringott, est-ce le plus protégé ?
Non.
Dans le 1er tome, un 2ème coffre (le 713) est ouvert et surtout très bien protégé : celui contenant un tout petit paquet mal emballé qu’Hagrid récupère : la pierre philosophale.
Quel beau secret esotérique.
° SSM plutot que SSD
A ce stade, Harry n’en est qu’au début.
Ayant fait sa shoplist dans les formes, le voilà confronter à un acte contre-intuitif : foncer dans le pilier séparant la voie 10 et la voie 9.
Un mur d’illusion séparant le monde des profanes du monde des initiés. Et c’est à ce stade qu’il rencontra ceux qui seront ces deux meilleurs amis : Hermione et Ron.
Toujours dans une grille de lecture Alchimique, trois éléments restent parmi les plus importants et à la base de tout : le Sel, le Soufre et le Mercure.
En Alchimie, le Soufre représente le Masculin (chaud et actif. Il dissout mais surtout il compacte. Il brule. Il est l’Esprit.), le Mercure représente le Féminin (froid, passif. Il est aggloméré et s’évapore. Il est l’Ame) et le Sel qui est le catalyseur (fixe et volatile à la fois. Il est le Corps).
Trois aspects, trois corps.
Deux opposés et un unificateur.
Hermione Granger, calme et réfléchie qui sera la représentation du Mercure (je vous laisse regarder par vous-même à quoi correspondent les initiales de son nom dans le tableau périodique)
Ron Weasley, sulfureux et passionné qui sera la représentation du Soufre (par contre, aucun rapport avec RW)
Harry Potter, catalyseur entre ces deux opposés, représentera le Sel.
(d’ailleurs, qui finit en couple avec qui, et grâce à qui ? Je dis ça... hein...)
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Sans savoir à ce stade de l’article si vous avez décroché ou si cela vous passionne aussi, et surtout après vous avoir donné quelques clefs sans ouvrir tous les cadenas, que pensez-vous de ce début d’analyse et surtout qu’avez-vous analysé par vous-même ?
Seriez-vous motivé par plusieurs articles (car il faudra au moins ça) sur ce sujet ?
Aviez-vous déjà eu une grille de lecture semblable ?
Je peux étaler cela sur plusieurs articles, ou vous laisser lire et découvrir par vous-même le livre dont je tire mes propos : Harry Potter et le secret des Alchimistes, de Jean Pierre Quentin Bieck.
Le débat est ouvert.
La demande est possible.
Le temps à y consacrer est prévu.