Psycho - Art et maladie mentale
Posté par Bidule le 31/10/2022 pour le secteur PHILO
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William Untermohlen était un artiste né en 1933 à Philadelphia, et qui a vécu à Londres de 1967 jusqu’à sa mort en 2007. Sans vouloir particulièrement m’attarder sur son début de carrière, la peintre était notamment connu pour avoir réalisé une série de portraits divisée en 6 cycles ( the "Mythological" paintings, the "Cantos", the "Mummers", the "War" series, the "Nudes", the "Conversation Pieces").
En 1994, un portrait de famille lui a été commandé. Une année plus tard, alors que la famille commençait à se poser des questions quant à l’avancement du travail, il s’est avéré que l’artiste avait oublié son engagement. Comme il souffrait également de dépression, il a décidé de demander un avis médical. C’est alors que la nouvelle est tombée: Il était atteint de la maladie d’Alzheimer.
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Aidé par sa femme et entouré par des médecins, il a entrepris une sorte d’expérience vraiment intéressante: il a peint une série d’autoportraits, dans le but de mettre en lumière la manière dont l’évolution de la maladie aurait une influence sur son art et sur sa perception de soi.
Voici donc quelques exemples qui montrent cette "évolution" (ou plutôt sa régression):
(On ne peut évidemment pas exclure qu’un peintre change parfois de style au fil des années, mais je pense qu’ici, la démarche consistait à montrer "honnêtement" l’évolution d’un autoportrait réaliste)
Je trouve ça intéressant, cette idée d’utiliser le dessin ou la peinture comme reflet des conséquences de la maladie. Je ne suis pas spécialiste en la matière, mais la plupart de ce que j’ai pu lire ou entendre sur Alzheimer concerne plutôt l’idée des souvenirs qui disparaissent. Ici, on voit que c’est carrément la mémoire et la représentation de soi (ou la capacité à se représenter) qui s’envolent. Cela donne encore plus l’impression du monde qui s’effondre. Il aurait d’ailleurs été intéressant qu’il ne se "limite" pas à des autoportraits. Découvrir sa perception du monde extérieur ou à son environnement quotidien aurait aussi pu être enrichissant.
Il est aussi intéressant d’avoir utilisé des desseins quand la parole ne vient plus. On voit ici que les coups de crayons deviennent aussi imprécis que les mots, jusqu’à ne plus rien donner du tout.
Je vois souvent des initiatives dont le but est de "guérir" par l’art thérapie, ou alors de représenter un trauma. Mais c’est ici une des rares expériences que je connaisse dont le but serait d’identifier des symptômes ou des conséquences d’une maladie mentale (j’imagine que ce n’est pas tous les jours qu’on rencontre une personne atteinte d’Alzheimer et capable de dessiner un autoportrait).
Vous connaissez d’autres exemples de ce type?
Si vous vous y connaissez (ou pas) en la matière, quel type de conclusions tireriez-vous de cette évolution de l’artiste?
Si vous voulez des infos plus détaillées, vous pouvez jeter un œil ici:
https://webapps.myriad.com/downloads/Utermohlen-Exhibit-Catalog-October-2006.pdf
http://boicosfinearts.com/exhibitions/william-utermohlen-a-persistence.html
Ces peintures mettent bien en visuelle ce qui se passent chez la personne, c’est exactement ca...et je suis fasciné par la procédure, l’idée.
" Il aurait d’ailleurs été intéressant qu’il ne se "limite" pas à des autoportraits. Découvrir sa perception du monde extérieur ou à son environnement quotidien aurait aussi pu être enrichissant."
Pour mon vécu personnel je peux te dire que c’est quasi impossible , Deja ce que cet artiste a fait est exceptionnel.
Je sais qu’il y a d’autres artistes atteints de divers maladies mentales qui ont aussi exprimés cela sur sculpture et peinture et musique, helas je m’excuse mais je ne sais pas du tout leur nom.