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Témoignage - Le silence

Posté par Fourbi le 27/02/2023 pour le secteur PHILO
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Bien le bonjour les PHILOus

De nature profondément angoissée, j’ai une fâcheuse tendance à fuir le silence. J’ai toujours l’impression qu’il faut que je dise, pense ou fasse quelque chose.
Ça se calme avec la thérapie.

J’ai grandi sans frères et sœurs, dans un monde d’adultes un peu impressionnant et surtout peu à l’écoute. C’était flippant. Le silence faisait tellement écho à ma solitude qu’il en devenait insupportable.
Ma stratégie de défense a été de combler. J’ai toujours été volubile et j’ai toujours eu plusieurs activités de fond.

Quand j’ai compris que le silence était important pour le repos et que mon comportement était vraiment parasite, j’ai amorcé un changement. Mais cette tendance existe depuis tellement longtemps qu’elle mettra beaucoup de temps à disparaître.

Parler, dialoguer est très important pour moi. J’apprends aussi à me taire, à écouter mieux, à apprécier le calme que ça m’apporte. Je crois que justement, avant et encore de temps à autres, si je n’aime pas le silence c’est qu’il m’oblige à écouter ce que je pense, ce que je ressens.

Finalement c’est un foutu vacarme en fait.
C’était. Ça va mieux.

Et vous ? Quel est votre rapport au silence ?

9 commentaires
Chose
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Je pense tomber dans l’extrême inverse, il y a des moments où il me FAUT du silence. Comme tu le précises, c’est important pour le repos (mental).
Quand on essaye de me parler dans ces moments, je crois qu’il ne s’agit plus de "dialoguer" avec moi, mais plutôt de monologuer à côté de moi qui, au mieux, répondrai par quelques "oui" polis.

Ma mère est du genre à ne pas supporter le silence, et à devoir toujours combler ça en racontant des anecdotes ou les derniers potins...c’est souvent un gros effort mental pour moi d’aller voir mes parents plus de quelques heures, rien qu’à cause de ça.
Machin
()
J’aime le silence et j’ai du mal dans les magasins à rester, limite malaise et envie d’en sortir au plus vite. Trop de musique qui te prend la tête et bombardé dans les rayons par des tv vantant un produit. Il arrive d’en avoir 2 ou 3 au même endroit. Le silence, c’est bien, mais en faire trop, on finit pas se taire et c’est mauvais socialement. A trop écouter les autres, on finit par ne plus dialoguer et c’est mal vu. L’interlocuteur en face, doit se demander ce qu’on pense.

J’irai plus loin en pensant à la nouvelle génération qui reste devant son ordi et ne sort plus. Les rencontres ne se font plus que par messagerie et on se méfie des imposteurs comme dans l’émission "The Circle" qui passe sur Netflix.
Appareil
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C’est vrai que j’aurais pu rajouter ce paradoxe, merci citoyen 93584, les grands magasins me stressent et je ne peux plus y mettre les pieds. Comme toi, tous ces stimuli m’affolent.

V. C’est très difficile en effet. Est-ce que si elle te parlait de choses moins légères, ce serait pareil ?
Machin
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J’aime le calme et le silence. Dans le silence, je ne parle pas des jacasseries des gens ou des flots de paroles écrites comme on peut le voir dans le wall DMZ. Non, je parle aussi du silence de la ville. Il arrive qu’il n’y ait pas un seul bruit dans le centre ville où je vis et cela fait un bien fout. On dirait que l’essaim cesse de bourdonner sans arrêt.

Le silence est un élément essentiel pour moi. Tout comme l’oxygène et l’eau. Souvent, j’ai l’impression que c’est très mal vu d’aimer le silence. Il faudrait lutter contre lui. Le silence fait réfléchir à soi. C’est très très important de se remettre souvent en question.

Le silence, c’est l’introspection heureuse. :)
Machin
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Je crois que ça irait mieux en me parlant de choses (même légères) qui au moins m’intéressent...
Mais je crois que rien que le fait qu’on tente de me forcer à la conversation alors que je n’en ai pas envie, ça m’énerve déjà de base.

Pour rebondir sur le commentaire plus haut, je dirais que ça fait partie des conversations "virtuelles":
-C’est généralement de la "conversation silencieuse"
-On a la possibilité de répondre quand on veut et pas du tac au tac

Le côté "bruit de magasin" ne me dérange pas plus que ça, par contre, vu que là, y’a moyen d’ignorer la plupart des stimuli (bon, je ne dirais peut-être pas ça si j’entendais 500x la même pub sur une journée...)
Truc
()
Bonjour Philo ^^

Le silence je l’aime, j’aime rentrer dans le silence un peu comme de rentrer dans un bassin et de nager dans une eau encore endormie.
A l’inverse par contre mon exutoire est plus musique amplifiée (métal, indus rock ....)

Merci pour ce partage
Fourbi
()
J’ai un pote qui est mal à l’aise avec le silence. Il a toujours un casque sur les oreilles pour combler cette angoisse. Et ça se ressent dans les conversations aussi.

Après, on associe souvent "le silence" à un contexte (méditation, lecture, retrait), un environnement (paisible, non stimulant) ou à un état spécifique.

On peut se retrouver dans un contexte environnemental très agité et sensoriellement vivant mais silencieux, bien que ce soit relativement rare hein. Après j’ai connu des personnes qui avaient un malaise avec le silence mais uniquement dans l’échange et dans le cadre conversationnel. En dehors de ce contexte aucun souci.

Je crois aussi que notre rapport au silence dépends de plusieurs facteurs mais l’environnement professionnelle et familiale jouent beaucoup.Je pense à ma soeur qui travaille toute la journée avec des enfants; je sais qu’elle apprécie de retrouver son cocon et le calme qui va avec.

A l’inverse, j’ai connu un ado à l’époque où je donnais cours, que je retrouvais souvent à la bibliothèque du coin. Il m’avait confier au détour d’une conversation qu’il aimait bien s’y rendre parce que chez lui, c’était comme il dit : le "dawa"; sous-entendant trop bruyant et agité. Il avait 4 ou 5 frères et soeurs donc je devine que c’était bien vivant.

Me concernant, la majeur partie de mes occupations se pratique seule mais je remarque qu’elles se font aussi souvent dans le silence, et parfois en musique. Et je trouve ça très appréciable. Après ce n’est pas forcément un contexte que je recherche volontairement,peut-être parce que c’est présent naturellement dans ma vie. Je devine que ça me manquerait si je n’en avais pas.
Truc
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J’aime bien le dernier témoignage. Il fut un temps où dans ma jeunesse, j’écoutais toujours la musique au walk-man. Néanmoins, je pense que cela m’a déconcentré pour les études car j’avais tout le temps une musique entêtante dans le cerveau et il m’était difficile de rédiger les interos en classe. Cela a m’a sans doute rendu un peu sourd sans le savoir vraiment, mais bon on vieillit. Je comprends ta soeur qui aspire au calme le soir.
Accessoire
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Le silence a longtemps été un ennemi pour moi, me ramenant au bord d'un gouffre immense : celui d'être seule face à soi-même. J'ai appris à aimer le silence au cours de ces dernières années.
D'abord au cours d'une relation toxique, où mon conjoint parlait sans discontinuer lorsque "tout allait bien" ; puis après la rupture, en me retrouvant avec moi-même.
Avant ça, j'avais tendance à m'agiter dans tous les sens, organiser des trucs, préparer des gâteaux... Tout plutôt que d'être dans le silence et l'ennui.

Aujourd'hui j'apprécie le silence, surtout quand je suis seule.

Et le silence en présence d'autres personnes, cela dépend de la nature de la relation. Parfois, je peux vivre sereinement une situation où personne ne parle, et parfois ça me met mal à l'aise. C'est fortement lié au contexte et à la personne en face dans ce cas.
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