✿ L'appauvrissement de la pensée par la simplification de langue
Posté par Appareil le 02/05/2023 pour le secteur PARENT
🌍 Article public ⸱ 82 lecteurs récemment
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Je suis tombée sur une texte ecrit par un certain Christophe Clavé qui m’a donné matière à réflexion en tant que PARENT.
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Il dit :
« Vers l'apocalypse scolaire......
La disparition progressive des temps (subjonctif, passé simple, imparfait, formes composées du futur, participe passé…) donne lieu à une pensée au présent, limitée à l’instant, incapable de projections dans le temps.
La généralisation du tutoiement, la disparition des majuscules et de la ponctuation sont autant de coups mortels portés à la subtilité de l’expression.
Supprimer le mot «mademoiselle» est non seulement renoncer à l’esthétique d’un mot, mais également promouvoir l’idée qu’entre une petite fille et une femme il n’y a rien.
Moins de mots et moins de verbes conjugués c’est moins de capacités à exprimer les émotions et moins de possibilité d’élaborer une pensée. Des études ont montré qu’une partie de la violence dans la sphère publique et privée provient directement de l’incapacité à mettre des mots sur les émotions.
Sans mot pour construire un raisonnement, la pensée complexe chère à Edgar Morin est entravée, rendue impossible. Plus le langage est pauvre, moins la pensée existe.
L’histoire est riche d’exemples et les écrits sont nombreux de Georges Orwell dans 1984 à Ray Bradbury dans Fahrenheit 451 qui ont relaté comment les dictatures de toutes obédiences entravaient la pensée en réduisant et tordant le nombre et le sens des mots.
Il n’y a pas de pensée critique sans pensée. Et il n’y a pas de pensée sans mots.
Comment construire une pensée hypothético-déductive sans maîtrise du conditionnel ? Comment envisager l’avenir sans conjugaison au futur ? Comment appréhender une temporalité, une succession d’éléments dans le temps, qu’ils soient passés ou à venir, ainsi que leur durée relative, sans une langue qui fait la différence entre ce qui aurait pu être, ce qui a été, ce qui est, ce qui pourrait advenir, et ce qui sera après que ce qui pourrait advenir soit advenu ? Si un cri de ralliement devait se faire entendre aujourd’hui, ce serait celui, adressé aux parents et aux enseignants: faites parler, lire et écrire vos enfants, vos élèves, vos étudiants.
Enseignez et pratiquez la langue dans ses formes les plus variées, même si elle semble compliquée, surtout si elle est compliquée. Parce que dans cet effort se trouve la liberté.
Ceux qui expliquent à longueur de temps qu’il faut simplifier l’orthographe, purger la langue de ses «défauts», abolir les genres, les temps, les nuances, tout ce qui crée de la complexité sont les fossoyeurs de l’esprit humain. Il n’est pas de liberté sans exigences.
Il n’est pas de beauté sans la pensée de la beauté.»
Source : https://culturesco.com
Ce texte m’a profondément touché en tant que PARENT, parce que j'ai cette sensation que ces dernières années, il y a un vrai nivellement par le bas. Qu'effectivement on simplifie les choses alors qu'il est certain que la diversité des mots permet une compréhension plus forte dans les échanges entre les uns et les autres et le reste du monde.
J'aimerai avoir votre avis sur ce texte/sujet
Christophe clavé est Diplômé de Sciences-Po Paris et titulaire d'un MBA, partage son temps entre le monde de l'entreprise et l'enseignement, à HEC Paris et comme professeur de stratégie & management au sein du groupe INSEEC U, ainsi que dans des programmes d'exécutive éducation. Il est actuellement président de EGMA SA, une société d'investissements et de conseils, dans le cadre de laquelle il accompagne des équipes de direction vers l'atteinte de leurs ambitions.
Tout d'abord, les temps de conjugaison sont toujours appris, c'est un des plus gros chantiers avec mes élèves. S'ils disparaissent de certains écrits, c'est un choix des auteurs contemporains mais le brevet et le bac demandent toujours de lire Rabelais et surtout de le comprendre. C'est un exemple parmi tant d'autres.
Les réformes de l'orthographe ne sont heureusement pas passées.
Mademoiselle disparait de l'administratif, pas du dictionnaire.
Là où je le rejoins c'est sur le desamour de la lecture chez certains jeunes.
Je trouve ce texte en effet très pessimiste et quelque peu déconnecté.