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Profil - Les fureurs invisibles du cœur

Posté par Truc le 14/03/2023 pour le secteur LIRE
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[Epitomé]

"Cyril Avery n’est pas un vrai Avery et il ne le sera jamais – ou du moins, c’est ce que lui répètent ses parents adoptifs. Mais s’il n’est pas un vrai Avery, qui est-il ?
Né d’une fille-mère bannie de la communauté rurale irlandaise où elle a grandi, devenu fils adoptif d’un couple dublinois aisé et excentrique par l’entremise d’une nonne rédemptoriste bossue, Cyril dérive dans la vie, avec pour seul et précaire ancrage son indéfectible amitié pour le jeune Julian Woodbead, un garçon infiniment plus fascinant et dangereux.
Balloté par le destin et les coïncidences, Cyril passera toute sa vie à chercher qui il est et d’où il vient – et pendant près de trois quarts de siècle, il va se débattre dans la quête de son identité, de sa famille, de son pays et bien plus encore.
Dans cette œuvre sublime, John Boyne fait revivre l’histoire de l’Irlande des années 1940 à nos jours à travers les yeux de son héros. Les Fureurs invisibles du cœur est un roman qui nous fait rire et pleurer, et nous rappelle le pouvoir de rédemption de l’âme humaine."

[Avis]

Avant de commencer, je vais clairement signaler qu’il s’agit d’un livre qui sera parvenu à me faire sortir quelques larmes. Il m’a fallu un ou deux jours avant de pouvoir entamer une nouvelle lecture vu la puissance du récit.

L’Irlande, la très précieuse et ultra conservatrice Irlande où une jeune fille non mariée se retrouve enceinte et se fait ensuite chasser de son village. Tout commence là. A travers son périple qui l’amènera en ville pour donner un avenir à son enfant avant d’abandonner celui-ci.

Et nous voici, quelques années plus tard, à suivre le jeune Cyril Avery qui n’en sera jamais un. Élevé entre un père adoptif pour qui l’image de soi prime avant tout et d’une mère adoptive qui voit l’enfant adopté comme un bibelot encombrant. Une famille spéciale qui n’en ressemble à aucune autre. Et dans cette famille, le jeune Cyril rencontra un jeune garçon envers qui il éprouvera des sentiments forts, une fureur qu’il ne pourra pas comprendre pendant de longues années.

Cette une histoire que j’ai vraiment beaucoup aimée. Tout d’abord, je me suis assez attaché au personnage de Cyril qui lorsqu’il était petit aurait, parfois, mérité d’être un peu secoué devant sa gaucherie. Mais c’est clairement tout l’ensemble du personnage qui est profondément attachant et ce à travers les différents âges qu’il traverse. Manière de faire évoluer le personnage que j’ai aussi apprécié. Créer quelqu’un de la jeunesse à la vieillesse. Dans tout cela, ce jeune Cyril vit dans une société qui refuse ce qui est différent, qui n’est pas dans les standards, qui fait honte, provoque le vice pour la vertu. L’enfant se découvre précocement une homosexualité à laquelle il devra faire face tout au long de sa vie. Qu’il tentera de masquer et qu’il finira finalement par accepter au bout de très longues années.

J’ai souvent été partagé par différents sentiments qui ont été retranscrits dans le texte comme l’humour, la colère, la haine, le cynisme, l’amertume, l’amour, l’amitié. Des sentiments et des émotions qui cohabitent ensemble pour le pire et le meilleur. C’est une des forces de ce roman, car le personnage principal qui est Cyril est quelqu’un de profondément attendrissant sur qui ont a envie de veiller. Et dans tout cela, il y a les faits historiques de l’Irlande, sa mentalité, la norme socialisée, la croyance et la religion qui font barrière et en suivant l’évolution historique, le HIV est aussi présent afin de le pas oublier qu’il cause encore en 2023 bien des dégâts.

Les fureurs invisibles du coeur est clairement un roman qui mérite d’être lu. Il ne m’a pas semblé que les personnages étaient des personnages caricaturaux. Chacun a une vie et une psychologie qui lui est propre et qui apporte quelque chose à la vie de Cyril. Je n’ai pas lâché l’histoire une seule seconde, car j’avais envie de voir comment Cyril évoluait et comment, celui-ci, a pu faire preuve de courage et de résilience tout au long de son existence

[Citations]

Nous étions en 1959, après tout. Je ne savais rien de l’homosexualité, en dehors du fait que succomber à ce genre de désir était un acte criminel en Irlande qui donnait lieu à une peine de prison. A moins que j’entre dans les ordres, dans ce cas, il s’agissait d’un avantage en nature de la profession.

Ce que vous savez des femmes pourrait être recopié en grands caractères au dos d’un timbre-poste et il resterait encore de la place pour le Notre-Père. Malgré toute votre activité de séduction et de flirt, toutes les grues, putains, petites amies et épouses, vous n’avez vraiment rien appris sur nous, depuis le temps.

Il y avait beaucoup d’hommes ici, qui s’étaient lassés de leur femme et cherchaient des sensations différentes. Ma grand-mère a compris. Un après-midi, elle est rentrée et a surpris un homme qui me violentait. J’étais un gamin à l’époque, et quand elle a vu ce qui se passait, elle a refermé la porte, elle est retournée à la cuisine, et elle s’est mise à faire du raffut avec ses casseroles. Voilà l’étendue de sa colère. Voilà ce qu’elle a fait pour me sauver. Après, elle m’a fouetté et m’a répété que j’étais dégoûtant, vraiment une pourriture sans nom. Mais elle a vu ce que je pouvais lui rapporter. J’étais plutôt mignon. Elle m’a dit que si je laissais des hommes me faire ça, elle se chargerait d’organiser les choses. Et l’argent serait pour elle.

« Vous êtes pédé ? finit-il par demander.
— Non. Mais je suis homo, si c’est ce que vous voulez savoir.
— Je m’en doutais. Il y a quelque chose dans votre façon de me regarder. Comme si vous aviez peur de voir votre propre avenir. Comment vous vous appelez, déjà ? Cecil ?
— Cyril.
— Ça, c’est un nom de pédé ou je m’y connais pas. Vous avez l’air d’un personnage tout droit sorti d’un roman de Christopher Isherwood.
Je ne suis pas pédé, répétai-je. Je vous l’ai dit, je suis homo.
Il y a une différence ?
Oui.

La vie avait gravé les fureurs invisibles de son cœur sur son visage.
Il avait l’air d’avoir cent ans.
Il avait l’air d’être mort depuis plusieurs mois.

Je me souviens qu’un de mes amis m’a dit un jour que nous haïssons ce qui nous effraie en nous-même.

La popularité, c’est vulgaire avait-elle dit en haussant les épaules.

[Références]

Les fureurs invisibles du coeur. John Boyne. Traduit de l’anglais (Irlandes) par Sophie Islandes. Littérature irlandaise. Edition Le Livre de poche. 2020. 853 pages. ISBN : 9782253237853. Prix : 9,90 euros.

[Sources]
Fnac

3 commentaires
Fourbi
()
Je ne sais plus où j'en avais entendu parler, mais l'histoire m'avait touchée.
Je vais voir s'il est disponible à la bibliothèque ! * - *
Bidule
()
Les extraits ne me parlent pas du tout mais d'une part, ça peut être trompeurs autant que réducteur; et d'autre part, je suis clairement difficile bien que j'essaie de moins l'être. De toute évidence, il est impossible de se faire un avis objectif sans avoir lu.

Reste à trouver la motivation en plus du temps... ;)
Fourbi
()
Cette histoire a tout pour me plaire. Je la rajoute à ma wish !
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