Constant : Le Symbolisme
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Proposé le 2/06/2010
par Constant 116951
[interne] Le Symbolisme
Musique
Bien le bonjour, ESO T RIENS.
Je souhaite aujourd’hui vous faire partager ma passion pour l’art, et plus particulièrement, ma passion pour le symbolisme.
Posons de solides bases :
C'est en 1884 que paraît à Paris, un ouvrage à la symbolique de fin de siècle, suscitant chez les intellectuels remous et perversion : A rebours.
Joris-Karl Huysmans, son auteur, l’a élaboré comme grimoire séducteur de la décadence, réponse fatale au naturalisme de l’époque. Très vite, les artistes de tous bords l’adoptèrent comme référence ultime à cette nouvelle forme de pensée : le symbolisme. Plus qu’un simple mouvement, le symbolisme se positionne, et ce jusque dans l’art moderne, comme ersatz artistique de religion, culte spirituel de la beauté. Son indéniable mysticisme et son sens occulte de l’esthétisme donnent de cet Art, qu’il s’agisse de tableaux ou de sculptures, une représentation énigmatique où le questionnement et la quête profonde de l’indicible prime sur la compréhension intellectuelle. L’observateur doit ressentir l’œuvre au travers de sa profondeur mystérieuse, elle doit être une vision révélatrice des faces cachées de l’homme.
(Ici, La danse de Salomé, que l’on reconnait aisément, par Moreau)
Les symbolistes, ennemis jurés du matérialisme, perçoivent l’esprit moderne comme confronté au mystérieux, au mélancolique, à l’occulte, à une libido débridée, à la perversité, à la cruauté, au spleen, à l’imagination déviante, au désir et à la violence. Ce courant est animé par différentes facettes qui prendront peu à peu leurs indépendances telles que le Nabisme, en France, le Préraphaélisme Anglais et le Mysticisme Allemand qui sont tous, entre autre, influencées par Nietzsche. (Oui, un jour, il fallait que je le place quelque part )
Le 18 septembre 1886, le poète Jean Moréas nous fera part du panel des différents principes du symbolisme dans Le Figaro. La littérature fut la première influencée. L’auteur intitule son œuvre « Le Symbolisme », démontrant en premier lieu que la principale préoccupation des artistes, n’étant plus de décrire la nature visible, mais d’expliquer son idée profonde et les multiples mystères qui se cachent derrière ses diverses manifestations. Par cela, la forme n’est plus, pour les symbolistes, qu’un moyen pour révéler, à celui qui peut voir, des intentions métaphysiques et transposer ainsi les sentiments créés par l’idée.
Dès lors, l’assimilation de ce mouvement à la décadence est évidente du fait de la recherche continue de la déchéance humaine, du morbide et de l’excessif. Poésie, musique, peinture et sculpture du symbolisme explorent donc pour trouver comment combler un vide intellectuel et spirituel. A la manière des lumières, le symbolisme cherche à sortir la masse des ténèbres de l’obscurantisme. Depuis Copernic (XVIe s), le monde, malgré qu’il soit le berceau de l’homme, n’est plus le centre de l’univers, du tout. Mais aussi, l’être humain cesse d’être la création absolue de Dieu, le prouve Darwin en 1859, il devient une simple évolution chimique et scientifique. De plus, l’avancé de la psychologie réfute que l’Homme sache et comprenne ce qu’il est. Nosce te ipsum, est ici une notion lointaine. De par cela, Jean Clair, historien de L’Art, perçoit le symbolisme comme dernier souffle pour l’Humanisme occidentale de transformer la crise culturelle en culture de la crise.
Selon les préceptes symbolistes, la beauté, l’esthétisme serait « la rencontre fortuite entre un parapluie et une machine à coudre sur une table de dissection » (Lautréamont : les chants de Maldoror) soit la capacité à crée le splendide par l’essence même du banal et de l’insolite. Ce mouvement serait donc pour l’homme « La détection de son esprit et la joie de ses yeux, quelques œuvres suggestives le jetant dans un monde inconnu, lui dévoilant les traces de nouvelles conjectures, lui ébranlant le système nerveux par d’érudites hystéries, par des cauchemars compliqués, par des visions nonchalante et atroces. » (Huysmans : A rebours)
A lire :
_Jean Moréas
Manifeste du symbolisme (Le Figaro, 18 septembre 1886)
_Verlaine
l'Art poétique (1874)
_Stéphane Mallarmé
Un coup de dés (1897)
Et pour les courageux :
Apollinaire ; Dirkaft ; Kahn ; Laforgue ; Lautréamont ; Lemonnier ; Moréas ....
A voir :
_Schwabe
_Moreau
_Böcklin